Le Nord du Cameroun, connu pour son climat aride et ses vastes savanes, fait face à une sécheresse persistante qui aggrave les conditions de vie des populations locales. Depuis plusieurs années, cette région est confrontée à une diminution drastique des précipitations, entraînant des conséquences désastreuses sur l’agriculture, l’élevage et la sécurité alimentaire. L’agriculture, principale source de subsistance dans cette région, est gravement affectée. Les cultures de base telles que le mil, le maïs et le sorgho ne résistent plus aux longues périodes de sécheresse. Selon les données des autorités locales, les récoltes ont chuté de près de 40 % ces dernières années, mettant en péril la sécurité alimentaire de milliers de familles. De nombreux agriculteurs, impuissants face à la situation, abandonnent leurs terres pour migrer vers des zones urbaines à la recherche de meilleures opportunités. Cette migration interne crée une pression supplémentaire sur les infrastructures urbaines déjà fragiles.

En ce qui concerne l’élevage, autre pilier économique du Nord Cameroun, est également touché. Les pâturages sont devenus rares, et les points d’eau pour abreuver le bétail s’assèchent à une vitesse alarmante. Les éleveurs doivent parcourir des centaines de kilomètres pour trouver des ressources, entraînant des pertes massives de bétail. Cette situation menace non seulement leur revenu, mais aussi la stabilité économique de la région.

Cependant, elle entraîne des répercussions humaines dramatiques. L’insécurité alimentaire croissante provoque une hausse des cas de malnutrition, en particulier chez les enfants. Les ONG locales signalent une augmentation des besoins en aide humanitaire. De plus, la compétition pour les ressources restantes engendre des conflits entre agriculteurs et éleveurs, exacerbant les tensions communautaires. Les femmes, souvent responsables de l’approvisionnement en eau, doivent parcourir de longues distances pour trouver des points d’eau, mettant leur sécurité en danger et réduisant le temps qu’elles peuvent consacrer à d’autres activités économiques.

Face à cette situation, des initiatives locales et internationales se mettent en place. Le gouvernement camerounais, avec le soutien de partenaires internationaux, a lancé plusieurs projets de construction de forages et de barrages pour améliorer l’accès à l’eau. Par ailleurs, des programmes de formation en techniques agricoles résilientes sont en cours pour aider les agriculteurs à s’adapter au changement climatique.

Des ONG comme le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et Action contre la Faim intensifient leurs efforts pour fournir des vivres et des soins médicaux aux populations les plus vulnérables. Cependant, ces actions restent insuffisantes face à l’ampleur de la crise.

Conclusion

La sécheresse au Nord Cameroun n’est pas seulement un défi environnemental, mais une véritable menace pour la survie de milliers de personnes. Sans une intervention rapide et coordonnée, les conséquences pourraient être irréversibles. La mobilisation de tous les acteurs est nécessaire pour apporter des solutions durables et redonner espoir aux populations de cette région oubliée.