Un chercheur et deux innocents brûlés vifs après avoir été accusés à tort d’appartenir à Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord.

Dans Mayo-sava, Région de l’Extrême-Nord – Une tragédie déchirante s’est produite ce mardi, 04 mars 2025 dans le village de Souledé-Roua isolé de la région, où trois hommes, dont un chercheur, ont été brutalement blulés vif après avoir été accusés à tort de faire partie du groupe terroriste Boko Haram.
Mounsi, un chercheur en mission professionnelle dans la région, se rendu dans ce village à bord d’une moto, accompagné de deux autres passagers. Le trio a été intercepté par des villageois qui, rongés par la peur et la paranoïa générées par la présence persistante du groupe Boko Haram dans la région, les ont rapidement suspectés d’être des terroristes.
Un lynchage aveugle :
Pris au piège par la psychose collective, les villageois, sans aucune preuve tangible, ont accusé les trois hommes d’être des membres de Boko Haram. Ce climat de terreur a conduit à une réaction extrême et violente. Les trois hommes ont été brutalement battus par la foule en colère, avant d’être jetés sous des pneus enflammés et brûlés vifs. La scène a été choquante, un acte de violence aveugle qui a marqué la communauté locale par sa cruauté. Les victimes, dont Mounsi, ont été exécutées de manière atroce, sans qu’aucune enquête ou jugement ne soit mené.
La prise de conscience tardive :
Ce n’est qu’après que les villageois aient eu le temps de réfléchir à leurs actes que l’ampleur de leur erreur est apparue. Les trois victimes étaient innocentes. Mounsi, le chercheur, avait été dans la région pour des raisons professionnelles, tandis que ses compagnons de voyage étaient également des civils. Mais trop tard. Le mal était fait. Cet incident met en lumière les tensions croissantes dans les régions touchées par Boko Haram, où la peur et l’incertitude ont poussé des communautés à des actions irréfléchies et violentes. L’attaque de Souledé-Roua n’est malheureusement pas un cas isolé, et le climat de suspicion généré par la violence terroriste pèse lourdement sur les populations locales, souvent prises dans un dilemme cruel : vivre dans la peur de l’ennemi invisible ou accuser à tort des innocents.
Des mesures urgentes pour restaurer la confiance :
Cette tragédie appelle à une réflexion sur la manière dont les autorités doivent intervenir pour prévenir de tels lynchages et promouvoir une meilleure gestion des peurs collectives. Les autorités locales, militaires et humanitaires doivent intensifier leurs efforts pour fournir des informations fiables aux populations afin d’éviter des dérives violentes, tout en renforçant la présence des forces de sécurité pour protéger les civils et éviter que de telles tragédies ne se reproduisent. En attendant, les familles des victimes de Souledé-Roua cherchent justice et réparation. Mais au-delà des responsables directs de ce lynchage, c’est toute la question du climat de peur et de confusion engendré par la menace de Boko Haram qui reste à résoudre.